Douceur parmi les douceurs

Douceur parmi les douceurs

Libellés

La madeleine de Proust

"II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer."

Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913.



Je me vois encore manger les madeleines que me faisait ma grand-mère pour le goûter...
Le souvenir à une odeur de nostalgie et un goût encré dans la mémoire. alors, comme elle, et sous le rappel de Marcel Proust, je propose d'entrer dans l'univers framboistique des madeleines revisitées!









Ingrédients:                                                                                                            
- 125 g de beurre

- 3 œufs

- 130g de sucre

- 170g de farine

- 1 sachet de levure

- environ 25 framboises




Préparations:


  1. Faire fondre le beurre. Fouetter les œufs et le sucre jusqu'à blanchissement.
  2.  Préchauffer le four à 180° (th.6)
  3.  Ajouter au mélange la farine, la levure, le beurre et bien mélanger (avec amour, bien sûr!)
  4.  Beurrer le moule (si nécessaire) et le remplir aux 3/4 de préparation. Ajouter, une framboise au coeur de chaque madeleine, pour un gout riche de légèreté.
  5.  Enfourner 10 minutes à 180°
 
Sortez, croquez, mais n'oubliez pas le thé!
L'équipe vous souhaite un bon voyage dans les limbes de l'infini souvenir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire